Coucou vous,
On se retrouve aujourd’hui avec un sujet un petit peu différent de d’habitude. Comme vous le savez je suis végétarienne. Mais je n’ai jamais pris le temps de vous expliquer ma démarche. Cela fait 6 mois maintenant, je me suis dis que c’était l’occasion idéale pour faire le point avec vous sur mon cheminement.
Avant toute chose ! Ceci est mon blog, je vous partage mes coups de cœur et mes envies, mes convictions et mes humeurs. J’essaye de rendre cet univers le plus positif possible. Je ne suis pas ici pour donner des leçons ni juger votre mode de vie. Chacun est libre de penser ce qu’il veut et de vivre comme il le souhaite. Je suis entière et c’est une cause qui me tient à cœur donc je vous exprime mon point de vue et mon histoire avec conviction. Mais ce n’est que mon histoire, pas une marche à suivre. Je suis loin d’être exemplaire, j’en suis parfaitement consciente donc je ne vais certainement pas me permettre de vous faire la morale. Gardons ce monde positif et échangeons sans jugement dans les commentaires 😉
Mon éducation
J’ai été élevée dans une famille d’omnivore. Chez moi « il faut manger de la viande » il y en a presque à tous les repas à table. Depuis toute petite ça n’a jamais été quelque chose que j’adorais, gustativement parlant. Ça a toujours été la guerre pour me faire avaler 3 petits morceaux de rôti. Depuis petite donc je n’aime pas le goût de la viande. En grandissant j’ai vite fait le lien, « c’est du lapin comme le petit lapin à qui je faisais des câlins?« , il y a donc certaines viandes que j’ai toujours refusées par principe. Je mangeais donc du bœuf, du porc et de la vollaile, c’est « tout ».
Vers 10 ans je commençais à avoir de plus en plus de dégoût pour la viande. Le goût ne passait pas, le visuel non plus. C’était impossible pour moi de manger quelque chose de saignant par exemple. Mais « il faut manger de la viande, c’est bon pour la santé » donc cette pression me poussait à en manger encore, et à 10 ans je n’avais pas vraiment le choix! Ma mère rusait donc pour masquer le goût. Manger un steak ou une entrecôte était impensable alors elle mélangeait la viande dans les plats ou avec des épices (lasagnes, pâte à la bolo, poulet au curry…). Le poisson en revanche j’en mangeais, j’aimais bien le goût. On va dire que toute mon adolescence s’est déroulée ainsi.
À la fin de l’adolescence je voyais de plus en plus d’images chocs à la télé, vous savez ces caméras cachées qui nous montrent les horreurs qui se passent dans certains abattoirs. J’étais choquée. La cause animale a commencé à prendre beaucoup de place et mon dégoût pour la viande à s’accentuer de plus en plus. Mais « il faut manger de la viande« … À 18 ans, je suis partie faire mes études, j’avais mon appart et c’est moi qui cuisinais. Je n’avais plus cette pression et j’avais beaucoup plus de libertés. Je crois que je mangeais végétarien 90% du temps, cela me convenait très bien. Mais quand je rentrais dans ma famille je continuais de manger le poulet au curry que ma Maman m’avait préparé. Il ne restait « que » le poisson, le poulet, les lasagnes et les lardons dans les pâtes carbo le reste était impensable. A un repas de famille (blanquette de veau, bœuf bourguignon, rôti et j’en passe…) je ne mangeais que l’accompagnement, comme souvent. Cela me convenait et convenait à tout le monde.
J’ai ensuite commencé à regarder pas mal de vidéo sur le végétarisme, végétalisme. Les vidéos de Georgia secret faisaient écho à beaucoup de choses. Je me sentais de plus en plus mal à l’idée de manger de la viande. Mais certains aliments restaient source de plaisir et je n’arrivais pas à passer le cap. Il ne restait que le poisson, le poulet de KFC et les lardons dans les pâtes carbo. Je ne voulais pas me frustrer, j’attendais que les choses me dégoûtent pour les enlever progressivement et faire la passation en douceur. Quand je suis parti à Bali j’ai vu la tête de leur poulet chez KFC, beurk, ça a été la fin du poulet par exemple.
Le déclic
Je me souviendrais toujours de ce jour. Le 20 mars. J’étais à la cantine de mon école et il y avait du rosbeef servi dans des grandes barquettes en plastique blanc. La dame a posé la barquette devant moi, au milieu des enfants. La barquette était pleine de sang, une vraie scène d’horreur. J’avais l’impression d’être dans Dexter, que cette barquette était une scène de crime. Les larmes me sont montées aux yeux, je me sentais mal, je ne voulais plus être complice de tout cela. Je ne voulais plus faire parti de ces gens qui mangent dans cette barquette encore pleine de sang.
Je suis sortie de la cantine et j’ai appelé mon homme « c’est fini, plus jamais » j’avais du mal à me calmer. Il a parfaitement compris et m’a soutenu dans ma démarche. Toutes les paroles de Georgia résonnaient dans ma tête. Je ne voulais vraiment plus avoir de sang sur les mains. Je ne voulais plus éprouver un plaisir de 5 minutes qui aura coûté la vie à un animal. À partir de ce jour là je n’ai plus jamais touché de viande ni de poisson.
L’annonce à mes proches.
Je crois que si j’ai mis autant de temps à passer le cap c’est parce que j’avais peur de ne pas assumer de ne pas rentrer dans le moule. Mais depuis le 20 mars c’était impensable de remanger quoi que ce soit. J’ai donc annoncé que j’étais végétarienne à mes proches. Les réactions ont été mitigées.
Mon homme m’a vraiment soutenu, et je l’en remercie. Mon père a trouvé ça totalement débile. Ma belle mère a continué à essayer de me faire passer quelques trucs « c’est du poisson c’est pas vraiment de la viande » ou alors « c’est coupé très fin ça ne se sent pas« . Ma grand mère n’a pas compris, mon frère était content de pouvoir récupérer ma portion et de manger deux fois plus. Ma mère, elle, a eu peur.
Végétarien un mot qui fait peur ?
« Mais tu vas pas devenir vegan quand même ? » « Mais qu’est ce que tu vas manger? » « mais le poisson, tu aimais bien le poisson avant !« . Ma mère avait des tonnes de questions et de craintes à partir du moment où j’ai posé le mot végétarienne. Au final je suis végétarienne à 90% depuis presque 10 ans mais j’avais l’impression que c’était la révolution. Ma mère et ma belle mère se sont senties alors obligées de me faire de la viande de substitution « mais tu ne vas quand même pas manger que l’accompagnement? » alors que je fais ça depuis des années sans que ça ne gène personne… Ma belle mère m’a encore proposé du magret de canard hier midi… Je sens bien que les gens ne sont pas ravis de ma décision, peu m’importe. C’est ma vie je la mène comme bon me semble.
Expliquer et respecter
Être végétarien c’est être différent, ne pas rentrer dans le moule. La différence peut faire peur. Les gens jugent sans savoir. Je pense que le plus important est de ne pas se braquer face à tout ce que l’on peut entendre et d’ouvrir le dialogue. J’ai souvent entendu « et la carotte aussi elle souffre » ce qui est clairement de la provocation et de l’ignorance. Au lieu du « put*** mais ta g***** » j’ai choisi le « non, une carotte n’a pas de système nerveux et donc ne peut pas ressentir de douleur » ce qui cloue le bec de pas mal de monde qui au final me laissent tranquille. Je pense que c’est important de discuter, d’informer. Beaucoup disent que ce n’est qu’un effet de mode, lorsque j’explique mon histoire et mes convictions les gens comprennent bien que non. « Il faut manger de la viande » oui mais pourquoi? « ba c’est bien connu!« . On s’aperçoit vite que les gens ont peu d’arguments derrière. C’est juste quelque chose qu’on nous inculque depuis petit et que l’on suit sans se poser de question. J’ai remarqué que quand on prend le temps d’expliquer notre point de vue aux gens ils sont souvent plus ouverts et plus tolérants par la suite (pas tous hein, il y aura toujours des récalcitrants). Beaucoup de monde me demande si j’essaye de convertir mon homme aussi. La réponse est non, si je veux qu’on respecte mon mode de vie je pense que la première chose à faire c’est de respecter moi même les autres. Ne jugez pas mon assiette et je ne jugerai pas la votre. Tant que tout le monde est content c’est le principal non ?
La fameuse question des protéines
« Mais tu vas manquer de protéines! » Georgia a dit dans une de ses vidéos « À partir du moment où tu deviens végéta*ien tout les gens autour de toi pense avoir un bac + 8 en nutrition » c’est tellement vrai ! Tout le monde s’inquiète pour ma santé. Rassurez vous je vais très bien. Il y’a quelques années je faisais encore 14h de sport par semaine, j’enchainais des entrainements de cirque sans jamais rencontrer aucun problème dûs à mon alimentation (et croyez moi je ne serais pas monté sur mon trapèze si ça avait été le cas!). Ce que je trouve injuste c’est que tout le monde s’inquiète pour moi alors que mon frère ne mange que Burger King et tacos et personne ne s’inquiète de ses carences juste parce qu’il mange de la viande. Les protéines ne sont pas présentes que dans la viande ;). Je me suis renseignée pour manger le plus équilibré possible et je mange même mieux qu’avant mon passage au végétarisme. Je me suis posée des questions pour l’avenir « le jour où je serai enceinte est ce qu’il y aura le moindre petit risque ?« . J’ai demandé son avis à mon amie Morgane, diététicienne (qui est omnivore) et elle m’a certifié qu’il n’y avait aucun problème. Selon ses dires il y a plus d’enfants qui souffrent de surconsommation de protéines que l’inverse. Comme quoi la viande à tous les repas ce n’est pas forcément mieux.
Petit bilan à 6 mois
Je ne me suis jamais sentie aussi bien ! Je suis en parfait accord avec mes convictions et mes principes. Moi qui suis si entière en temps normal, je me sens beaucoup mieux depuis que cette décision est actée. Je n’ai aucun regret, j’avais peur que certains aliments me manquent et ce n’est absolument pas le cas. Je peux cuisiner des pâtes carbo à mon homme sans que ça me fasse envie (et pourtant mon dieu que j’adorais ça) mais quand je les regarde non ce n’est pas pour moi. Les gens autour de moi s’y font petit à petit.
J’avoue que c’est parfois compliqué aux restaurant ou quand je suis invitée mais c’est pas grave je fais avec. Je m’intéresse de plus en plus à ce qu’il y a dans mon assiette, je cuisine tout moi même et j’y prends énormément de plaisir. J’apprends beaucoup de choses sur la nutrition, je m’aperçois que je ne mangeais pas du tout équilibré avant et depuis je mange bien mieux. Je ne consomme pas de substitut de viande par obligation, en revanche je raffole de certaines choses. Les nuggets carrefour veggie (comme la gamme carrefour veggie en général) sont des petites merveilles, je crois que j’en suis accro.
Je ne pense pas évoluer pour devenir végétalienne. Je comprends les arguments mais ce n’est pas pour moi. Il ne faut jamais dire jamais, je ne sais pas de quoi sera fait l’avenir mais pour le moment ce n’est pas du tout au programme 😉
Merci à celles et ceux qui auront le courage de lire ce gros pavé. J’ai essayé de vous parler le plus sincèrement possible. J’espère que mon article et mon histoire parleront à certains.
Certains d’entre vous sont végéta*ien ici ? La transition vous intéresse ?
Si jamais j’ai oublié certains points n’hésitez pas à en discuter en commentaire, je me ferai un plaisir de vous répondre.
Love